Concevoir l’architecture est un processus complexe qui implique, au-delà de sa mise en forme, la prise en compte de multiples facteurs d’ordres physiques, psychologiques, sociologiques, historiques, culturels, économiques, écologiques. Face à cette réalité, la question qui se pose à nous comme enseignants est de savoir comment permettre aux étudiants d’aborder cette complexité et de la rendre accessible graduellement ou par aller-retour, sans risquer de la faire disparaître par excès de simplification [1]. Aujourd’hui notre culture semble entièrement maîtrisée par les images, dominée par l’esthétique visuelle, à tel point que le monde du visible nous apparaît comme inné. Lorsqu’il s’agit de concevoir de nouveaux espaces, les architectes font sans cesse appel aux représentations graphiques qu’elles soient bidimensionnelles ou tridimensionnelles. Souvent trop focalisés sur la perception visuelle, ceux-ci en viendraient presque à oublier que l’espace est multi-sensoriel. [2] Poser la question du rapport entre l’espace et les sons ne se veut nullement une réponse à l’architecture, mais plutôt un nouvel angle d’attaque pour la problématique de la perception dans la conception des espaces. Les sons ou les bruits ont la particularité d’introduire la notion de temps, et donc une quatrième dimension.
- Créateur de cours: Toufik Mezerdi