LITTERATURE ET PARALITTERATURE : critères de littérarité et projet de distraction et consommation.

Tout texte n’est forcément un texte littéraire, il peut s’agir d’un texte philosophique ou un poème très mauvais ! De cela, il faut signaler que la littérature représente qu’une faible part de ce qui s’imprime. Le terme « paralittérature » désigne en premier lieu les productions écrites qui se situent en marge de l’institut littéraire. D’après le dictionnaire du littéraire, ce terme sert aujourd’hui à désigner des productions imprimées destinées à la consommation de loisir est qui sont dépréciées par l’institution littéraire (par exemple, les ouvrages appartenant à cette classe sont refusés comme corpus d’études pour les mémoires de master et les thèses de doctorat). On peut aussi nommer cette catégorie comme « littérature populaire », « littérature de masse », « littérature industrielle » ou « littérature de grande consommation » et même parfois « contre-littérature ». Pourquoi cette catégorisation assez agressive envers ces productions écrites? Cela est dû aux critères littéraires traditionnels, lesquels ?

- Tout d’abord les textes littéraires possèdent, en plus de leur sens, une signification, cette dernière ne peut être perçue et interprétée sans le texte qui la supporte, elle ne peut pas en être isolée comme le sens. La plurivocité du texte littéraire constitue sa dominante essentielle et primordiale. Par contre le texte paralittéraire est le véhicule que d’un sens qu’il peut le transmettre en totalité. Une fois ce sens livré, le texte peut être oublié ; ayant rempli sa tâche, il devient inutile, contrairement au texte littéraire qui est fait pour être relu.    

- En deuxième lieu, le texte littéraire met en œuvre des procédés artistiques et esthétiques légués par une tradition de l’avant-garde, ce langage « poétique » est réalisé afin d’épater, de susciter des sentiments est de jouer sur la signification. Contrairement au texte paralittéraire, le langage adopté est clair, direct et qui ne possède pas des tournures poétiques, car son but est de transmettre des faits, des évènements et raconter tout cour ! Ce qui lui procure l’étiquette du genre populaire, du fait que tout le monde peut le lire facilement, et qui ne demande pas des efforts de contention.  

- Le dernier critère est un peu difficile à discerner, car il est lié à la présence de l’auteur ; dans un texte littéraire il existe une grande part de la subjectivité, il est le terrain de l’expression de la personnalité de l’auteur, tandis que le texte paralittéraire est un terrain où l’auteur s’efface, non pour un but d’objectivité scientifique mais par nécessité du genre : par exemple, l’effacement de Agatha Christie dans ses romans policiers, ou Conan Doyle dans sa série « Sherlock Holmes », ou Jules Verne dans sa littérature d’anticipation ou encore Aldous Huxley dans son utopie « Le meilleur des mondes ». Cet effacement est essentiellement lié à la nature du genre, car il se peut que dans le genre fantastique ou pour la jeunesse, que l’auteur emploie ses sentiments et ses idées dans l’ouvrage, nous pouvons citer : Edgar Allan Poe, Maupassant dans « le Horla », ou Saint-Exupéry dans le petit prince.   

Enfin, à partir des années 60, cette catégorisation est fortement remise en cause, car comme cité ci-dessus, des auteurs de renommé ont contribué à cette littérature en marge, et il se peut que des textes de ce genre peuvent influencer les masses et devenir des icones médiatiques et universelles, comme la série Harry Potter, les textes Verniens, ou les textes de Tolkien qui ont nourri la fantasy de la deuxième moitié du XXème siècle.