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Signe et symbole :

Le signe au sens large est une empreinte, marque distinctive. Depuis la renaissance « signe » évoque un objet matériel simple, perceptible qui est pris pour substitut d’une réalité complexe différente de lui-même. Son rapport avec ce qu’il désigne est arbitraire, et non pas motivé, par exemple : le drapeau rouge pour baignade interdite, ou le drapeau incliné signe de tristesse. Le signe est univoque.

 Le symbole désignait en Grèce un objet coupé en deux pour permettre aux porteurs de fragments de s’identifier en les réunissant. En un sens plus large, le mot désigne un signe qui représente de manière sensible et par analogie une chose abstraite ou un signifié abstrait, par exemple : la croix latine renvoie au christianisme. Le symbole n’est pas un signe arbitraire car il a un rapport motivé avec ce qu’il désigne. Liés au rapport de l’homme avec le monde de l’au-delà, les symboles s’insèrent dans les traditions culturelles, religieuses ou politiques, et sont très présents dans la littérature. Selon les codes religieux et/ou sociaux,  le symbole peut changer de sens en vertu d’une convention, ce qui lui procure un caractère plurivoque, telle la colombe symbole de l’esprit en premier lieu, puis symbole de la paix.

Sens et signification

Tout le discours est porteur de sens, il est le message transmis d’une manière claire et directe, on peut l’appeler également sens dénoté, dès qu’il a rempli sa tâche, le sens est consommé et dépassé. Tandis que la signification est une particularité du texte littéraire, elle est le sens connoté, le sens caché, le filigrane. Elle est perceptible par le biais de l’interprétation qui remplit les blancs littéraires qui existent dans le texte. La signification est plurivoque, car chaque lecteur détient sa technique d’interprétation personnelle, alors elle devient un champ de liberté pour les lecteurs.

Approche symbolique

Cette approche est primordiale pour l'analyse des signes, des symboles et des marques de la connotation. Juste une information pour vous, quand vous consultez le dictionnaire du littéraire vous ne trouvez pas d'approche symbolique, pourquoi? Car en réalité cette approche est très divergente, c'est-à-dire, elle ne possède pas une base théorique stable pour son exploitation. Elle hérite cette divergence du caractère plurivoque du symbole. Comme nous l'avons déjà expliqué, le symbole contient plusieurs sens selon chaque tradition, religion et mythologie. Donc il est perçu d'une manière très différente aux yeux de chaque lecteur et critique. La critique symbolique considère que les thèmes se réalisent dans des images, dans l'imaginaire ou l'imagerie d'une œuvre, sous la forme de symbole; symbole qui peuvent, par exemple, tenir des quatre éléments de l’univers. Dans ce cas la critique symbolique est reliée à l'approche thématique, vous pouvez consultez les travaux de Bachelard et Durand.

En deuxième lieu, si ces symboles tiennent des mythes, il est alors possible de parler de la critique symbolique comme d'une mythocritique, empruntant à la mythologie et à l'ethnologie, vous pouvez consultez les travaux de Dumézil, Eliade, Lévi-Strauss

En troisième lieu, si les symboles sont attachés à des complexes, il est possible de parler de la critique symbolique comme une psychocritique, aussi souvent d'inspiration jungienne que freudienne. Vous pouvez consultez les travaux de Mauron, Marie Bonaparte, Marthe Robert, Gérard Bessette

 

 

La symbolique par le biais de l'onomastique

La question qu'on se pose toujours est si le nom propre est créé juste pour désigner (une personne, objet ou lieu) ou il est porteur de sens, c'est-à-dire un signe complet et autonome?

Tout d'abord, nous devons comprendre qu'est- ce que l'onomastique, elle est actuellement une science à part entière, après avoir était une branche de la lexicologie. Elle a pour objet l'étude des noms propres: leur étymologie, leur formation, leur évolution, leur usage à travers les langues et les différentes civilisations...etc., exemple: le nom Mohamed, désigne la personne qui remercie Dieu, dans son histoire religieuse il est le prénom du prophète des musulmans, il est réemployé par toutes les personnes appartenant à cette religion surtout pour désigner leur enfant garçon aîné, il possède des dérivés comme: Ahmed, Mahmoud, Elhamide ...etc.

L’onomastique possède ces branches:

Anthroponymie: personnes

Toponymie: lieux

Théonymie: divinités

Ethnonymie: nation, noms de communauté rurales et urbaine (exemple des tribus: laarouche)

Les noms propres forment une classe de signes spécifiques, ils possèdent de la sémantique, de la pragmatique, et de l'histoire. Il existe des théories qui reconnaissent l'absence du sens du nom propre et des théories qui révèlent le sens des noms quand il s'identifie au référant (sémiotique). Par contre, la sémantique référentielle nous explique que le nom propre est vide de sens que lors qu'il est hors contexte, où si on n’a pas sur lui des connaissances encyclopédiques. Après l'avoir inséré dans le contexte et après lui avoir attribué des descriptions définies, le nom cesse d'être un simple désignateur pur, pour atteindre une autre dimension significative, celle du symbole comme nous l'explique Russell. Ainsi, un nom propre peut remplacer un énoncé ou une idée, par exemple: Elle n'est pas Aphrodite! Pour dire pas aussi jolie que la déesse grecque.

Toujours dans la section des symboles, nous pouvons prendre l'exemple de la fameuse Nedjma de Kateb Yassine, où ce nom propre est une sphère débordante de sens et de signification, et qui a atteint le statut de symbole d'amour, de liberté, de patriotisme, d'engagement et d’élévation mystique.

 

La symbolique à travers la mythocritique

La mythocritique est une approche instaurée par Gilbert Durant (1979), à travers elle, on arrive à comprendre ce lien qui s’établit entre le mythe et  la littérature. C’est ce champ littéraire que Durand essaye de comprendre, car pour lui le texte littéraire est un « département du mythe », et toute création romanesque ne peut se détacher d’une inscription mythique quelconque, pourquoi ? Tout simplement, parce que tous les êtres humains, d’après Durand, sont réunis par un imaginaire collectif, un ancien legs culturel enfoui au fond de leur inconscience, donc, dans leurs productions littéraires,  le mythe des temps primordiaux resurgit, et d’une manière involontaire ! Pour  qu’il réunit en dernier lieu, toutes ces œuvres littéraires sous une même structure immanente, sous un système véhiculant une signification et une fonction.   

Alors Durand crée cette approche et la définit comme une recherche visant à « dévoiler un système pertinent de dynamisme imaginaire », son mode d’emploie est en premier lieu faire le rapprochement entre le mythe d’origine exemple (Orphée, Œdipe, Persée…) avec le texte littéraire que vous avez entre les mains, et en relever les similarités. Après ce repérage, le critique entame une mythanalyse qui est beaucoup plus immanente et qui est à la recherche du sens et de la signification du réemploi du mythe. Donc, nous estimons que la mythocritique s’interroge sur les mythes primordiaux qui viennent obséder l’inconscience individuelle (mythe personnel) et collective (anthropologie, ethnologie…).   

La symbolique s’étend vers la mythocritique, quand cette dernière l’use pour arriver à dévoiler ce mythe, du fait que le champ analytique de la mythocritique repose d’abord sur une image obsédante et un symbole moyen. En ethnologie la marque du mythe est repérable à partir de symboles, exemple le symbole du féminin en biologie, est en réalité le miroir d’Aphrodite, et il a été repris en culture de l’ancienne Libye,  comme objet en or ou en argent qui sert à attacher les vêtements féminins (en arabe Kholalat).  Alors nous arrivons à conclure que le symbole ouvre des champs d’investigation pour la majorité des approches d’interprétation, car il est tout simplement plurivoque.


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