Concevoir l’architecture est un processus complexe qui implique, au-delà de sa mise en forme, la prise en compte de multiples facteurs d’ordres physiques, psychologiques, sociologiques, historiques, culturels, économiques, écologiques. Face à cette réalité, la question qui se pose à nous comme enseignants est de savoir comment permettre aux étudiants d’aborder cette complexité et de la rendre accessible graduellement ou par aller-retour, sans risquer de la faire disparaître par excès de simplification [1]. Aujourd’hui  notre  culture  semble  entièrement  maîtrisée  par  les images,  dominée  par  l’esthétique  visuelle,  à  tel  point  que  le monde  du  visible  nous  apparaît  comme  inné. Lorsqu’il  s’agit de  concevoir  de  nouveaux  espaces,  les  architectes  font  sans cesse  appel  aux  représentations  graphiques  qu’elles  soient bidimensionnelles ou tridimensionnelles. Souvent trop focalisés  sur la perception visuelle, ceux-ci en viendraient presque à oublier  que l’espace est multi-sensoriel. [2] Poser la question du rapport entre l’espace et les sons ne se veut  nullement  une  réponse  à  l’architecture,  mais  plutôt  un  nouvel  angle d’attaque pour la problématique de la perception dans la conception des espaces. Les sons ou les bruits ont la particularité  d’introduire la notion de temps, et donc une quatrième dimension.

En dépit d’une évolution positive des outils de compréhension et de représentation du son et d’une meilleure prise de conscience des qualités de l’environnement dans la construction, la difficulté de faire comprendre et d’intégrer la dimension sonore dans la production architecturale ordinaire demeure. Celle-ci reste minorée, accessoire et anecdotique. Très souvent assimilée à une dimension seconde de l’espace, la qualité sonore n'a pas une légitimité repérée dans la pensée architecturale et urbaine. Il faut mieux cerner en quoi le sonore peut être un vecteur transversal pertinent de questionnement de l'aménagement de l'espace et de l'architecture pour palier le déficit d’intégration qui le concerne dans la pensée de l’aménagement.

La voie explorée dans ce document consiste ainsi l’interprétation des notions clés de la théorie de l’acoustique des formes construites par le sonore et les solutions de conception que l’on peut en tirer. Plus particulièrement, ce travail tente d’éclaircir en premier lieu les caractéristiques physiques et physiologiques des sons et des bruit ,en second étape la propagation du son dans l’espace libre ainsi que dans l’espace clos et en fin les problèmes isolation des parois  aux bruits aériens .